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Marie Peyralbe
15 mai 2022
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Difficile de passer à côté de “Parasite”, sorti en 2019. Ci-dessous, découvrez les explications du réalisateur au sujet de la fin – relativement tragique – de son sublime long-métrage.
Parasite s’articule autour de la rencontre entre deux familles que tout oppose, à commencer par leur condition sociale. D’un côté, les richissimes Park mènent une vie luxueuse. De l’autre, une famille peu fortunée dont tous les membres sont au chômage : parmi eux, le jeune Ki-woo, qui rêve de réussir. Ce dernier tisse un lien entre les deux foyers lorsqu’il commence à donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. A force de ruse, Ki-woo parvient à faire engager les membres de sa famille. Mais attention, il se garde bien d’évoquer qu’il connaît ces derniers. De leur côté, les Park n’y voient que du feu. Se met alors en place un engrenage incontrôlable dans lequel tous se retrouvent pris… jusqu’au point de non-retour.
Parasite rencontre un succès important de par le monde. Le film remporte la Palme d’or au Festival de Cannes, qui plus est décernée à l’unanimité par les membres du jury. Pour la petite histoire, le long-métrage est le premier film coréen à obtenir cette prestigieuse récompense. Si la critique loue l’œuvre de Bong Joon-ho, les spectateurs ne sont pas en reste. Près d’1,8 million de curieux français sont allés découvrir Parasite dans les salles obscures. Le drame décroche également l’Oscar du Meilleur film ainsi que du Meilleur film international. Son réalisateur et son scénario sont également sacrés durant la cérémonie. Une véritable consécration pour le cinéaste, qui, déjà très populaire en Corée du Sud, voit sa notoriété exploser. Dans une interview donnée à nos confrères de Vulture, Bong Joon-ho explique la fin de son œuvre tant appréciée. Attention, spoilers ci-dessous !
Pour rappel, à la fin de Parasite, Ki-woo nous montre les conséquences des tragiques évènements survenus plus tôt. Il se réveille à l’hôpital et se retrouve en période de probation, tout comme sa mère. Ki-jung est morte, tandis que leur père est désormais un fugitif. Personne ne sait où il se trouve. Plus tard, Ki-woo retourne près de la maison des Park. Là, il observe une lumière qui vacille et ne tarde pas à réaliser qu’il s’agit d’un message en morse. Le jeune homme comprend alors que son père lui adresse un message. À la toute fin, on voit Ki-woo en train d’écrire une lettre. Son plan est simple : réussir à l’université, dégoter un emploi et racheter la fameuse maison. Alors, son père pourra enfin sortir de sa cachette.
L’avant-dernier plan du long-métrage montre les deux personnages qui, des années après, se retrouvent et s’enlacent. Le plan de Ki-woo a réussi. Pourtant, le générique ne se lance pas. À la place, une séquence finale dans laquelle on retourne auprès du jeune homme, toujours occupé à rédiger sa missive. Si beaucoup de spectateurs espèrent qu’il parviendra malgré tout à ses fins, Bong Joon-ho est loin d’être aussi optimiste. Au contraire, il explique avoir ajouté le dernier plan pour que l’on prenne conscience de l’impossibilité du rêve du héros :
C’est assez triste et cruel, mais je crois que c’était plus juste, plus honnête envers le public.
Selon lui, grâce à ce plan final, nous savons comme lui que Ki-woo ne parviendra pas à racheter l’endroit. Le cinéaste reconnaît volontiers la noirceur de cette fin, mais estime que la “franchise” allait bien à son long-métrage :
Le but n’est pas de vous montrer comment changer le monde mais plutôt d’exposer le terrible et explosif poids de la réalité. Voilà, selon moi, la beauté du cinéma.
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