D’aussi loin qu’il s’en souvienne l’auteur Saint-Agrévois a été très tôt au contact de la civilisation orientale. Probablement est-ce la raison pour laquelle Alain Grosrey a compulsé dans un ouvrage ce qu’il a pu observer et expérimenter de la philosophie bouddhiste. Bien qu’il soit issu d’une famille paysanne du côté de sa mère, il a eu la chance d’être boursier des Nations-Unies parce que son pèrey était un employé, à Genève.
“Être boursier aux Nations Unies m’a permis de venir au collège Cévenol international au Chambon-sur-Lignon, où j’ai fait mon éducation secondaire et c’est là que j’ai été en contact avec des gens qui n’étaient pas de confession chrétienne et que j’ai eu des amis orientaux“, raconte-t-il. “La philosophie orientale au sens large et ça m’a tout de suite plu“.
Il se spécialise ensuite dans la littérature comparée, après un doctorat à l’université d’Angers. Il y est aussi chercheur associé. Il part plusieurs mois en Inde pour ses études. Il reviendra au collège cévenol comme professeur. “J’ai trouvé un travail au collège cévenol parce que je m’entendais bien avec le directeur qui s’appelait Roger Hollard à l’époque” se souvient-il. ” Il était très humaniste, très ouvert à toutes les traditions. Il m’a même engagé pour la section internationale au lycée cévenol, il m’avait demandé d’enseigner dans le baccalauréat international de Genève la théorie de la connaissance. Il m’avait demandé de faire un cours ouvert sur la philosophie indienne aux Chambonnais. Il y avait des adultes qui venaient et pas mal d’étudiants. J’y ai travaillé une dizaine d’années et malheureusement ils ont voulu retrouver une identité plus protestante on va dire et ils ont fermé la section internationale.”
Depuis lors, Alain Grosrey est resté dans la région, tout en multipliant les expériences professionnelles. Il fait d’abord de la traduction avec son épouse puis il est contacté par un institut bouddhiste qui a des branches à l’International, pour enseigner la philosophie bouddhiste à des adultes qui venaient le week-end dans cet institut. Il a aussi écrit des cours d’e-learning pour des adultes qui s’intéressaient au bouddhisme et pas forcément qu’à cela.
Il est approché pour la première fois en 1997 par l’éditeur Albin Michel pour rédiger un livre événement sur la rencontre entre le Dalaï-Lama et les représentants des traditions autochtones suite à la grande réunion de Rio sur le climat et la dévastation du monde vivant. Le Dalaï-Lama souhaitait dialoguer pour trouver des solutions. “Le cercle des anciens” sortira en 1998.
Il est plus tard recontacté par l’éditeur pour publier un livre encyclopédique (944 pages) qui s’intitulera “Le grand livre du bouddhisme”, sorti en 2007. “Il y a un an et demi, ils m’ont demandé de reprendre ce livre sous forme courte” explique-t-il. Son ouvrage publié en 2022, “Initiation au bouddhisme, un chemin pour lire en soi-même”, est un livre de synthèse sur le bouddhisme, à la fois de la théorie et des pratiques. La troisième partie est consacrée à des passerelles, c’est-à-dire à des liens avec la culture occidentale. S’il n’est pas bouddhiste mais bien chrétien, Alain précise : ” le bouddhisme me semble plus une spiritualité qu’une religion, dans le sens où il s’occupe véritablement de la vie de l’esprit, il propose des solutions pour retrouver la quiétude et la tranquillité en soi et une vie juste ; c’est une très bonne réponse au comportement anarchique qui concourt aujourd’hui à la dévastation du monde vivant. C’est un moyen pour apprendre à regarder en soi sans adhérer à une croyance, sans adhérer à un système divin, il n’y en a pas dans le bouddhisme” dit-il.
En 2022, Alain a aussi publié “L’empire numérique et sa mystique” chez Le Relié. Alain a réussi à finir ses deux livres alors qu’il a été très secoué par un covid long. Il se remet doucement et souhaite maintenant consacrer son temps à la création de cours en ligne liés au développement culturel et spirituel.
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