Cinéma : « L'Histoire de ma femme », scènes de la vie conjugale – La Croix

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Sous les atours d’un classicisme assumé, cette adaptation d’un roman hongrois dépeint les ravages souterrains de la passion d’un capitaine au long cours pour sa femme, interprétée par Léa Seydoux, épousée par jeu. Un sommet de perversité.
Lecture en 2 min.
Cinéma : « L’Histoire de ma femme », scènes de la vie conjugale
Gijs Naber et Léa Seydoux dans L’Histoire de ma femme, d’Ildiko Enyedi.
Csata Hanna/Pyramide
L’Histoire de ma femme **
d’Ildiko Enyedi
Film hongrois, 2 h 49
Comme le feu sous la glace, ou plutôt comme ces baleines qui ondulent dans la pénombre des océans – dont les images ponctuent ces presque trois heures de film –, la passion du capitaine Jakob Störr pour une femme – la sienne – déploie son poison lent de manière souterraine.
Tout commence par un pari stupide. Dans un café de Malte, où il fait escale, ce géant néerlandais s’engage à demander la main de la première femme qui passera la porte de l’établissement. C’est le cuistot du bord qui lui a conseillé de se marier pour se débarrasser de cette pierre dans l’estomac, qui est la maladie des marins au long cours. «Elle me verra peu », explique ce célibataire endurci. « Et si elle te trompe ? », lui demande son ami. « Ça fait partie du jeu », répond-il.
Pour son bonheur mais aussi pour son malheur, cette femme, Lizzy, a le visage de Léa Seydoux et accepte l’offre sans poser de questions. Nous sommes dans les années 1920, elle est française, il l’installe à Paris et a à peine le temps de consommer le mariage qu’il repart sur les mers.
Mais le mal est fait et, déjà, la jalousie le ronge lorsque, à chaque escale, il la retrouve entourée de soupirants, dont le redoutable Dedin (Louis Garrel). Il a beau embarquer sur un paquebot de luxe pour la convaincre de le suivre, déménager à Hambourg pour l’éloigner de son rival, ou prendre une maîtresse, il n’a aucune prise sur cette femme opaque qui souffle constamment le chaud et le froid sur leur amour et revendique sa propre liberté.
→ CRITIQUE. « Corps et âme », d’Ildiko Enyed : une timide romance à l’ombre d’un abattoir
Adaptation d’un monument de la littérature hongroise de Milan Füst, le film d’Ildiko Enyedi (Corps et Âme, Ours d’or à Berlin en 2017) se déploie sous une forme classique et sophistiquée pour mieux dépeindre, sous cette surface lisse, les tourments d’un homme qui perd peu à peu le contrôle et n’a d’autre choix que de l’accepter.
Tourné du point de vue de son héros, remarquablement interprété par Gijs Naber, il nous entraîne avec lui dans un amour qu’il n’a pas recherché et dont il finit par devenir prisonnier. Sans doute un peu empesé et trop étiré, L’Histoire de ma femme, sélectionné en compétition à Cannes l’année dernière, excelle cependant à décrire la complexité des rapports entre les hommes et les femmes.
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